SYNÉRÈSE

synérèse [sineʀɛz]  nom féminin

(du latin, du grec sunairesis « rapprochement »)
■ Phonét. Prononciation de deux voyelles contiguës d'un même mot en une seule syllabe (opposé à diérèse). ➙ contraction.

Synérèse

modification phonétique formant une diphtongue

En linguistique, le terme synérèse (< latin synaeresis, < grec ancien συναίρεσις synaíresis « contraction »), pris à la rhétorique, est une modification phonétiquequi consiste dans la fusion de deux voyelles contigües en syllabes voisines, qui forment ainsi une diphtongue[1],[2],[3],[4].

La synérèse s’oppose au phénomène appelé diérèse, c’est-à-dire la prononciation des voyelles dans la même position avec un hiatus entre elles ou l’hiatus étant éliminé par l’introduction d’une semi-consonne ou d’un coup de glotte[2],[5],[6],[4].

En fonction de la langue considérée, la synérèse peut se manifester à l’intérieur des mots ou également à la limite entre mots. La synérèse et la diérèse dans la même séquence de la chaîne parlée (mot ou succession de mots) peuvent coexister dans une même langue. Elles peuvent être des phénomènes standard ou non standard, dans ce dernier cas étant dialectales ou individuelles.

Dans la versificationModifier

Dans la versification on applique la synérèse ou la diérèse parmi les procédés qui visent à obtenir le nombre nécessaire de syllabes dans les vers. Dans les versifications classiques il y avait des règles concernant le recours à la synérèse et à la diérèse. La versification française, par exemple, suivait la tradition étymologique. Si l’hiatus dans un mot utilisé provient d’une seule voyelle dans la langue d’origine (particulièrement le latin), il était compté en synérèse. Si, par contre, il provient d’un hiatus, il était compté en diérèse.

Par exemple, le vers Va te purifier dans l’air supérieur (Charles Baudelaire) est un alexandrin, devant donc compter douze syllabes. En français standard actuel, les mots purifier et supérieur comportent trois syllabes chacun, avec synérèse dans les syllabes -fier[fje] et -rieur [ʁjœːʁ], respectivement, mais dans ce vers il leur est appliqué la diérèse ([fi.e] et [ʁi.œːʁ]). Par conséquent, ces deux mots ayant ainsi chacun une syllabe de plus, le vers en compte douze[9]. La diérèse est ici conforme à la règle, puisque les mots en cause ont pour étymons (la) purificare et superior, les voyelles concernées étant dans des syllabes à part.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre aimable intérêt pour ce blog.