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mardi 13 avril 2021

CHRONIQUE : Le Printemps des Peuples




Il y a de quoi s’étonner en lisant page 115 de Levez-vous du tombeau (2019, Éditions Gallimard) la conclusion de Jean-Pierre Siméon : « Les peuples meurent d’avoir perdu la poésie ».

Certes, telle n’est pas vraiment la conclusion, puisqu’il s’agit de l’avant-dernière page de l’ouvrage ; à la page suivante, qui est bien cette fois la dernière, il écrit et rend hommage à Aimé Césaire : « Nous sommes définitivement avec toi / Sous “la pluie des chenilles” / Du côté de l’espérance. »

Ainsi espère-t-il, je le suppose et je l’espère avec lui, en la résurrection des peuples. Et vraiment, je pense la chose possible, sans doute probable et peut-être prochaine, bien qu’il y ait fort à faire — car si j’en crois la Bible, en Palestine il y a pratiquement deux mille ans, un homme nommé Jésus est mort et ressuscité. Or ni son nom ni sa mémoire n’ont cessé de vivre depuis sur terre. Si ce fait est exact, et bien que certaines personnes le tiennent pour une légende, les peuples seraient donc également promis à un avenir mémorable et glorieux ? Dieu, dans son infinie bonté, a ressuscité un homme ; pourquoi refuserait-il de ressusciter les peuples ? 

lundi 7 janvier 2019

CRITIQUE LITTÉRAIRE : Quartier libre à la langue de Molière, Racine...



 ALAIN BORERDE QUEL AMOUR BLESSÉE
, Réflexions sur la langue française, nrf GALLIMARD, 2014.

CRITIQUE :

Oui, c’est moi ! C’est moi ! Cocorico ! Sanitaires de la critique ! Parler droit, conférez-vous en le devoir ! Moi, ô moi, ta Muse, pourquoi, Français, m’as-tu abandonnée ? Je t’ai nourri. Au-delà de la tentation du vade-mecum, ce livre est un cri d’amour déchirant mais stratégiquement pensé et ordonné pour cingler l’écueil où la parlaison et l’écrivoiserie nous entraînent. Réac ? Que nenni, car de quel amour surpassé ! Néocons ? Fi d’un tel soupçon, car l’auteur m’a nantie de tous ses biens, et en enfer où je séjourne, j’ai grâce à lui l’agrément d’un certain confort. Je ne manque de rien pour survivre. Avez-vous lu un poème aujourd’hui ? Moi oui, le mien ! Castafiore, moi la langue française ? Oh écoutez, arrêtez votre mauvais esprit, et jouissez-moi un peu. Débutez-vous en me lisant ? Ce n’est pas désastreux ! Ni désespéré ! Mais regardez-moi autour de vous, je périclite ! Anglaise je fus ! Latine j’existe ! Grecque je professe ! Au-delà je crois ! Je serai moi demain. J’en pleurerais, et pourquoi ? Je suis comprise partout où on lit bien. Vous n’aimez pas mes voix ? Qu’attendez-vous pour me convoquer ? N’invoquez pas trop. Lisez. Ce livre est une pile de livres, un masse de pensées, une visite à mon chevet, une conversation avec moi. Avec vous ?